« Qui apprend une nouvelle langue acquiert une nouvelle âme. » - Juan Ramón Jimenez.

mardi 2 décembre 2014

Un TNI dans ma classe, pourquoi pas ?


De plus en plus d’écoles adoptent le TBI (tableau blanc interactif) ou le TNI (tableau numérique interactif) dans leurs classes. Au Québec même, un programme spécial a été lancé en 2011 dans le but d’installer des TNI dans toutes les écoles. Depuis ce temps, plusieurs critiques ont été adressées à cet outil technologique qui, pour plusieurs, n’a pas tenu ses promesses. (Je vous invite fortement à lire l’article de Lisa-Marie Gervais dans Le Devoir à ce sujet.) On lui reproche entre autres d’être trop petit et déjà dépassé technologiquement, et on se plaint que les enseignants ne soient pas bien formés et qu’ils limitent son utilisation à l’enseignement magistral.

Malgré cela, je crois qu’un TNI peut constituer un apport très positif à une classe, et même spécifiquement à une classe de langue seconde, à condition d’être utilisé intelligemment. Dans un reportage de l’Observatoire numérique de Nouvelle-Calédonie, on peut voir l’attrait d’un TNI dans une classe d’anglais langue seconde : 


Le TNI constitue une grande amélioration par rapport au tableau vert et à la craie. L’enseignante interrogée dans cette vidéo exploite notamment les sons et les images pour aider les élèves dans leur apprentissage de l’anglais. Tout cela est tout à fait applicable à une classe de français langue seconde. De plus, le TNI rend les élèves actifs et motivés parce qu’ils manipulent eux-mêmes des éléments au tableau à tour de rôle et qu’ils s’entraident en grand groupe. Il permet aussi de garder des traces de toutes les leçons faites en classe et d’y revenir pour faire des liens entre elles.

Par contre, je pense qu’on doit tenir compte de certains éléments importants avant d’adopter le TNI dans notre classe. L’enseignante de la vidéo fait partie d’une communauté de partage grâce à laquelle les enseignants peuvent s’entraider et échanger leurs idées sur l’utilisation du TNI. À mon avis, c’est une solution très intéressante qui peut grandement améliorer la formation des enseignants à ce sujet. (Toutefois, je ne pense pas que ça puisse remplacer une véritable formation.) Aussi, le TNI doit être au service de l’intention pédagogique, et non l’inverse. Il ne faut pas abuser des éléments interactifs qu’il offre si ça ne sert pas l’apprentissage de nos élèves. La simplicité et la variété sont de mise selon moi, surtout quand on ne maitrise pas bien l’outil. D’ailleurs, on ne doit pas se lancer dans l’utilisation du TNI sans avoir bien réfléchi à la manière d’adapter notre gestion de classe et notre gestion du temps. Le TNI devrait appartenir aux élèves autant qu’à l’enseignant, parce que c’est en touchant et en manipulant que les élèves peuvent profiter pleinement de son interactivité dans leurs apprentissages.

Bref, même si le TNI a parfois mauvaise presse, je ne pense pas qu’on doive s’en débarrasser, bien au contraire. Peut-être est-ce à nous, enseignants et futurs enseignants, d’exploiter à fond toutes ses possibilités et de montrer qu’il peut être un outil d’enseignement très pertinent ! 

mardi 21 octobre 2014

Quand la salle de classe se transforme en cinéma

Avez-vous déjà sauté de joie en apprenant que vous alliez regarder un film en classe ? Personnellement, je dois avouer que oui ! Dans ma petite tête d’élève du primaire, visionner un film en classe était synonyme de vacances et d’amusement. Mais je ne percevais pas à cette époque que les films et la vidéo de façon générale pouvaient avoir plusieurs implications pédagogiques très intéressantes.

Suite à la lecture d’un billet sur l’utilisation de la vidéo en FLE (français langue étrangère) sur le blogue ÉduFLE.net, j’ai pu constater à quel point l’usage de la vidéo en classe pouvait être riche et pertinent. D’abord, la vidéo est l’outil parfait pour travailler la compréhension en langue seconde. Ne dit-on pas très souvent qu’une image vaut mille mots ? Eh bien, dans une vidéo, on a à la fois les mots et les images ! Alors, si vos élèves ne comprennent ou ne connaissent pas tous les mots, les images de la vidéo peuvent grandement aider leur compréhension parce qu’elles sont aussi porteuses de sens. Ainsi, l’image appuie la compréhension du texte, et le texte appuie aussi la compréhension de l’image. Le travail est donc doublement payant pour les apprenants !

Ensuite, le travail de compréhension orale à partir de la vidéo peut nous amener encore plus loin vers la production orale et écrite. En effet, présenter un extrait de film, un vidéoclip, un téléjournal, une publicité, une entrevue, un documentaire, sont autant de bonnes façons d’amorcer une discussion et d’amener les apprenants à s’exprimer. On peut ainsi préparer un débat en présentant une vidéo qui suscite des réactions. On peut encourager les apprenants à développer leur esprit critique face à ce qu’ils visionnent. On peut leur demander de résumer le contenu d’une vidéo à l’oral ou à l’écrit. Bref, la vidéo peut servir de point de départ à une multitude d’activités d’apprentissage.

Évidemment, on nous en parle beaucoup dans nos cours d’université, la vidéo est un outil précieux pour garder des traces des progrès et des travaux de nos élèves. Rien de mieux pour évaluer la production orale que de filmer les élèves et de consigner ces vidéos dans un portfolio auquel on peut se référer en tout temps pour peaufiner notre évaluation ou pour témoigner des progrès ou des difficultés de l’élève.

On peut aussi aller encore plus loin en stimulant la créativité des apprenants à partir de la vidéo. Le billet mentionné plus tôt propose par exemple une activité où on présente une vidéo sans le son. Les apprenants doivent alors formuler des hypothèses sur le message principal de la vidéo et utiliser leur imagination pour, par exemple, rédiger le slogan de la publicité présentée ou les dialogues de l’extrait qu’ils ont vu. J’ai trouvé particulièrement intéressante l’idée de faire du doublage sur une vidéo dont on a enlevé le son !

Sur le site de TV5 monde, on présente de courtes capsules vidéo comme celle-ci qui expliquent des expressions idiomatiques provenant de partout à travers la francophonie. 


C’est une façon originale de travailler les expressions idiomatiques avec les apprenants.

Sur un site appelé FLEvidéo, on offre une grande banque de quiz vidéos pour travailler le français langue étrangère. Ils sont classés selon le niveau des apprenants et ils touchent à des thèmes variés comme la compréhension orale, la phonétique, la grammaire, le vocabulaire, etc.

Quand j’étais étudiante dans une classe d’anglais langue seconde, j’ai moi-même expérimenté une activité très stimulante qui mettait à profit la vidéo, et j’adorerais la mettre en pratique un jour dans ma classe. C’est un travail basé sur la lecture d’un court roman. On lit d’abord le roman et on forme des équipes dans la classe. Le but est de faire une adaptation « cinématographique » du roman. Chaque équipe peut travailler sur un chapitre différent du roman, par exemple. Les équipes doivent rédiger un scénario et des dialogues propres à leur partie du roman et qui respectent l’histoire. Ils doivent ensuite se distribuer les rôles et se mettre en scène pour filmer un court-métrage sur leur partie du roman. À la fin, on présente tous les courts-métrages en classe et dans l’ordre chronologique et on peut évaluer les élèves tout en leur demandant d’évaluer leurs pairs. Ça permet de travailler à la fois la compréhension écrite (avec la lecture du roman), la production écrite (par l’écriture du scénario) et la production orale (par l’enregistrement des dialogues dans le film). C’est amusant et ça peut être moins intimidant pour certains qu’une simple présentation orale devant toute la classe. C’est aussi une façon de développer la créativité des élèves et de toucher à l’art dramatique si on en a envie !

Bref, pour les enseignants, je trouve que l’utilisation de la vidéo en classe de langue seconde est très stimulante. On peut aller aussi loin que notre imagination nous mène, pour autant que ce soit pertinent et enrichissant. On risque cependant d’être limité par la disponibilité du matériel : ordinateurs branchés sur internet, logiciel de montage vidéo, caméra vidéo, projecteur, etc. Il faut aussi s’assurer de mener nos activités dans le respect de nos élèves, en leur assurant par exemple la confidentialité de leurs productions vidéo, ou en faisant signer une autorisation parentale. Malgré cela, je crois qu’il ne faut pas hésiter à intégrer la vidéo dans nos classes et que nous en retirerons beaucoup plus d’avantages que d’inconvénients !

Attention, moteur… et action !

mercredi 8 octobre 2014

Les jeux éducatifs en ligne, qu’ossa donne ?

Vos élèves sont fatigués de travailler l’accord des participes passés dans leur cahier de grammaire ? Vous en avez marre de la correction des exercices et des dictées ? Vous voulez trouver une activité stimulante et hors de l’ordinaire pour que vos élèves apprennent en s’amusant ? Ne cherchez plus, vous avez trouvé la solution idéale ! J’ai nommé : les jeux éducatifs en ligne !



Sans rigoler, je pense que les jeux éducatifs sont une option très intéressante à exploiter en classe, avec parcimonie, bien évidemment.

En effet, les jeux éducatifs sur ordinateur sont une façon très ludique d’apprendre ou de consolider des notions vues en classe. En plus, ils sont facilement accessibles et très souvent gratuits ! On peut s’en servir pour travailler sur les difficultés individuelles des élèves. Par exemple, un élève peut jouer à un jeu de conjugaison pendant que l’autre fait un jeu sur les accords. On peut aussi proposer des jeux en ligne aux parents qui veulent aider leurs enfants, les faire pratiquer ou réviser à la maison.

Pour les élèves, c’est une façon profitable et unique de travailler, parce que les jeux leur offrent souvent des rétroactions immédiates. Ils peuvent voir et comprendre leurs erreurs sans se sentir jugés par l’enseignant qui les corrige ou par leurs pairs qui sont témoins de leur mauvaise réponse.

Pour les enseignants, je pense que les jeux éducatifs en ligne peuvent être un atout précieux sur le plan de la gestion de classe. Les élèves peuvent jouer individuellement ou en petits groupes de deux et cela nécessite une attention moins soutenue de la part de l’enseignant. On peut aussi les envoyer jouer lorsqu’ils terminent une activité plus tôt que les autres, pour qu’ils s’amusent un peu sans que ce soit une perte de temps. Enfin, je pense qu’on peut très bien ajouter les jeux éducatifs à l’ordinateur sur une liste de récompenses pour motiver nos élèves.

Toutefois, il faut faire attention à la façon dont on utilise les jeux en ligne. Ils ne peuvent ni ne doivent remplacer les cours proprement dits, les exercices de toutes sortes et les devoirs. À mon avis, ils doivent seulement servir d’appui supplémentaire à l’apprentissage. Oui, ça permet de sortir des activités classiques « papier-crayon », mais il faut aussi éviter que ça rebute les élèves face à la lecture et l’écriture présentées traditionnellement. Aussi pour les utiliser en classe, il faut s’assurer d’avoir des postes branchés à internet disponibles, ce qui n’est pas toujours évident. Il ne faut pas oublier de guider les élèves dans le choix des jeux et leur fonctionnement, sans compter qu’ils doivent être familiers avec l’utilisation de l’ordinateur et d’internet.

Bref, je pense que les jeux éducatifs en ligne représentent un aspect très intéressant des TIC en classe, en autant qu’on les utilise de façon réfléchie ! Si vous ne savez pas par où commencer, voici quelques suggestions :

  • Le CCDMD propose toutes sortes de jeux très pertinents pour les apprenants de français langue seconde (et aussi de français langue d’enseignement), mais surtout pour les grands : Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD) (2007). Amélioration du français : Jeux pédagogiques. Repéré à http://www.ccdmd.qc.ca/fr/
  • Ce site français propose une panoplie de jeux éducatifs colorés dans tous les domaines et pour tous les niveaux scolaires : Logiciel éducatif .fr (2004). Les jeux flash… au service de la pédagogie ! Repéré à http://www.logicieleducatif.fr
  • Ces enseignants européens ont créé un site très intéressant pour travailler la prononciation et l’écoute avec des apprenants de français langue seconde : Perrot, T. et al. (2014) Phonétique. Repéré à http://phonetique.free.fr
  • TFO éducation offre aussi plusieurs jeux interactifs pour tous les goûts : TFO éducation (2014). Répertoire jeux. Repéré à http://www3.tfo.org/jeux/a-z

mardi 23 septembre 2014

Les TIC et nos élèves, au-delà de l’école

Les enseignants ont-ils la responsabilité de former leurs élèves quant à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) ? C’est une question à laquelle j’aurais tendance à répondre oui, surtout si je me fie au Programme de formation de l’école québécoise. En effet, nos futurs élèves auront à développer toutes sortes de compétences dont plusieurs sont appelées « transversales ». Parmi ces compétences transversales se trouve justement la compétence 6 : Exploiter les technologies de l’information et de la communication. Autrement dit, oui, en tant qu’enseignants, nous devrons guider nos élèves dans l’utilisation des TIC. Nous devrons aussi les sensibiliser à utiliser les TIC de manière réfléchie, efficace et critique.

Mais jusqu’où doit aller notre rôle ? C’est la question que je me pose aujourd’hui.

Dans notre future classe, nous aurons sûrement envie de monter tout plein de projets qui impliqueront l’utilisation des TIC. Nous ferons tantôt un blogue, tantôt un site web participatif, tantôt une vidéo éducative qui se retrouvera sur YouTube. Nous aurons envie de faire participer nos élèves, qu’ils y ajoutent leur couleur et leur personnalité. Et il faudra alors qu’on s’assure de respecter leur vie privée (surtout s’ils sont mineurs). Ça implique par exemple de ne pas publier leur photo sans le consentement des parents et de se questionner sur la nature de ce qu’on rend public.



Or, je me demande si, en tant qu’enseignant, il faut aller encore plus loin. J’imagine bien que pour développer la Compétence 6, les élèves doivent faire preuve de jugement dans leur utilisation des TIC et que cela doit aller au-delà de l’utilisation strictement scolaire qu’ils en font. Je pense ici aux réseaux sociaux de plus en plus variés comme Facebook, Twitter, Instagram… On connaît aujourd’hui les enjeux liés à la cyberintimidation, on sait aussi par exemple comment les employeurs peuvent se servir d’internet pour évaluer leurs candidats potentiels et comment certains prédateurs peuvent s’en servir pour rejoindre leurs victimes. Bref, il est important que nous élèves soient conscients de cela et qu’ils soient conscients de ce qu’ils publient sur internet et des conséquences que ça peut avoir sur leur vie.

Mais est-ce à nous, les profs, de se préoccuper de cet aspect, ou est-ce plutôt aux parents de s’en charger ? Jusqu’où notre rôle doit-il aller ?

Je n’ai malheureusement pas de réponse précise à cette question, mais j’ai trouvé quelques ressources qui peuvent éclairer notre réflexion à ce sujet et je vous les partage :


dimanche 14 septembre 2014

À propos des TIC en FLS : Je sais ? Je me demande ? J’aimerais apprendre ?

Je me considère comme une personne qui se débrouille assez bien avec les TIC. C’est un domaine qui m’intéresse de façon générale et, en tant qu’étudiante, j’ai toujours trouvé que c’était pertinent et utile d’intégrer les TIC à mes études. Maintenant, il faut toutefois que je change de rôle et que j’envisage l’utilisation des TIC du point de vue de mon futur emploi : celui d’enseignante.

Dans le cadre de ce cours, je pense que mon principal défi sera de trouver comment intégrer les TIC à une routine de classe et à des situations d’apprentissage concrètes. L’utilisation et la maitrise des technologies que nous verrons ne m’inquiètent pas trop, car, comme je l’ai dit, je me débrouille assez bien et j’apprends vite. C’est plutôt l’aspect pratique et concret de ces technologies que je devrai apprivoiser, parce qu’à mon avis, il ne suffit pas de les utiliser en classe, il faut surtout les utiliser de façon intelligente.
Alliance française de Moldavie, Médiathèque et espace multimédia


Pour ce faire, je pense que je devrai faire des liens avec les notions vues dans mes autres cours pour réfléchir aux moyens les plus utiles et efficaces d’intégrer les TIC en classe. Par exemple, si nous parlons des stratégies d’enseignement de la lecture dans notre cours de didactique de la littératie, je pourrais essayer de voir en quoi les TIC pourraient être utiles dans un tel contexte.

Je pense aussi que le web regorge de ressources intéressantes à explorer au sujet des TIC en enseignement et que ce travail réflexif sous forme de blogue sera un bon moyen d’en découvrir plusieurs. Justement, une petite recherche m’a fait connaître le Réseau pour le développement des Compétences parl’Intégration des Technologies (RÉCIT) qui offre plusieurs idées, trucs et conseils pour intégrer les technologies en classe !