De plus en plus d’écoles adoptent le TBI (tableau blanc interactif) ou le TNI (tableau numérique interactif) dans leurs classes. Au Québec même, un programme spécial a été lancé en 2011 dans le but d’installer des TNI dans toutes les écoles. Depuis ce temps, plusieurs critiques ont été adressées à cet outil technologique qui, pour plusieurs, n’a pas tenu ses promesses. (Je vous invite fortement à lire l’article de Lisa-Marie Gervais dans Le Devoir à ce sujet.) On lui reproche entre autres d’être trop petit et déjà dépassé technologiquement, et on se plaint que les enseignants ne soient pas bien formés et qu’ils limitent son utilisation à l’enseignement magistral.
Malgré cela, je crois qu’un TNI peut constituer un apport très positif à une classe, et même spécifiquement à une classe de langue seconde, à condition d’être utilisé intelligemment. Dans un reportage de l’Observatoire numérique de Nouvelle-Calédonie, on peut voir l’attrait d’un TNI dans une classe d’anglais langue seconde :
Le TNI constitue une grande amélioration par rapport au tableau vert et à la craie. L’enseignante interrogée dans cette vidéo exploite notamment les sons et les images pour aider les élèves dans leur apprentissage de l’anglais. Tout cela est tout à fait applicable à une classe de français langue seconde. De plus, le TNI rend les élèves actifs et motivés parce qu’ils manipulent eux-mêmes des éléments au tableau à tour de rôle et qu’ils s’entraident en grand groupe. Il permet aussi de garder des traces de toutes les leçons faites en classe et d’y revenir pour faire des liens entre elles.
Par contre, je pense qu’on doit tenir compte de certains éléments importants avant d’adopter le TNI dans notre classe. L’enseignante de la vidéo fait partie d’une communauté de partage grâce à laquelle les enseignants peuvent s’entraider et échanger leurs idées sur l’utilisation du TNI. À mon avis, c’est une solution très intéressante qui peut grandement améliorer la formation des enseignants à ce sujet. (Toutefois, je ne pense pas que ça puisse remplacer une véritable formation.) Aussi, le TNI doit être au service de l’intention pédagogique, et non l’inverse. Il ne faut pas abuser des éléments interactifs qu’il offre si ça ne sert pas l’apprentissage de nos élèves. La simplicité et la variété sont de mise selon moi, surtout quand on ne maitrise pas bien l’outil. D’ailleurs, on ne doit pas se lancer dans l’utilisation du TNI sans avoir bien réfléchi à la manière d’adapter notre gestion de classe et notre gestion du temps. Le TNI devrait appartenir aux élèves autant qu’à l’enseignant, parce que c’est en touchant et en manipulant que les élèves peuvent profiter pleinement de son interactivité dans leurs apprentissages.
Bref, même si le TNI a parfois mauvaise presse, je ne pense pas qu’on doive s’en débarrasser, bien au contraire. Peut-être est-ce à nous, enseignants et futurs enseignants, d’exploiter à fond toutes ses possibilités et de montrer qu’il peut être un outil d’enseignement très pertinent !